Le saviez-vous ?


La Toussaint

La Toussaint

 

Qu'est-ce que la Toussaint ?

 

La Toussaint est une solennité célébrée le 1er novembre par l’Église catholique latine en l’honneur de tous les saints, connus et inconnus, l’Église honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ. La célébration liturgique commence aux vêpres le soir du 31 octobre et se termine à la fin du 1er novembre. La Toussaint est la veille de la Commémoration des fidèles défunts. Mais quelles sont les origines de cette fête ?

Dès le 4ème siècle, l’Église syrienne consacrait un jour à fêter tous les martyrs dont le nombre était devenu si grand qu’il rendait impossible toute commémoration individuelle. Trois siècles plus tard, dans son effort pour christianiser les traditions païennes, le pape Boniface IV transformait un temple romain dédié à tous les dieux, le Panthéon, en une église consacrée à tous les saints. Cette coutume se répandit en Occident, mais chaque Église locale les fêtait à des dates différentes jusqu’en 835, où elle fut fixée au 1er novembre. Dans l’Église byzantine, c’est le dimanche après la Pentecôte qui est consacré à la fête de tous les saints.

Si un certain nombre d’entre eux ont été officiellement reconnus saints, à l’issue d’une procédure dite de « canonisation », et nous sont donnés en modèles, l’Église sait bien que beaucoup d’autres ont également vécu dans la fidélité à l’Évangile et au service de tous. C’est bien pourquoi, en ce jour de la Toussaint, les chrétiens célèbrent tous les saints, connus ou inconnus. Cette fête est donc aussi l’occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles.

La sainteté n’est pas une voie réservée à une élite : elle concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ. Le pape Jean-Paul II nous l’a fait comprendre en béatifiant et canonisant un grand nombre de personnes, parmi lesquelles des figures aussi différentes que le Père Maximilien Kolbe, Edith Stein, Padre Pio ou Mère Térésa…

La vie de ces saints constitue une véritable catéchèse, vivante et proche de nous. Elle nous montre l’actualité de la Bonne nouvelle et la présence agissante de l’Esprit Saint parmi les hommes. Témoins de l’amour de Dieu, ces hommes et ces femmes nous sont proches aussi par leur cheminement – ils ne sont pas devenus saints du jour au lendemain -, par leurs doutes, leurs questionnements… en un mot : leur humanité. La Toussaint a été longtemps célébrée à proximité des fêtes de Pâques et de la Pentecôte. Ce lien avec ces deux grandes fêtes donne le sens originel de la fête de la Toussaint : goûter déjà à la joie de ceux qui ont mis le Christ au centre de leur vie et vivre dans l’espérance de la Résurrection.

 

Le culte des saints est-il le même

chez tous les chrétiens ?

 

La préface dans la messe de la fête de Tous les saints le proclame avec force : « Nous te rendons grâce, Dieu éternel et tout-puissant, car tu es glorifié dans l’assemblée des saints : lorsque tu couronnes leurs mérites, tu couronnes tes propres dons ! ».

Ainsi, nous l’affirmons avec force : la sainteté appartient à Dieu. Elle lui appartient en plénitude et en personne. Dieu seul est saint. Lui seul a le pouvoir de communiquer sa sainteté en appelant à vivre de sa vie. Les chrétiens reçoivent d’Israël cette double conviction : la sainteté de Dieu et la participation offerte à ses fidèles. Par le don de sa vie, Jésus offre à tous ce don. Saint Jean l’exprime ainsi : « Nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu’il est » (1Jn 3,2). À partir de cette phrase, deux traditions sont nées. En Occident, avec saint Augustin, on parle alors de visions béatifiques. En Orient, avec saint Maxime le Confesseur, on parle de divinisation. Ces deux aspects sont complémentaires pour manifester la sainteté donnée par Dieu. La communauté chrétienne est sainte car peuple de Dieu (1P 2, 9-10). Elle est devenue sainte et immaculée (Ep 5, 26-27), parce que le Christ a donné sa vie pour elle. Ce don est total dans sa mort et sa résurrection. Il est réitéré au moment du baptême. La sainteté du Christ est communiquée à ceux qui deviendront les membres de son corps. Paul appelle saints tous les chrétiens, aussi bien ceux de Rome (Rm 1, 7) que ceux de Jérusalem (Rm 15,25).

 

Les premiers saints sont les martyrs

 

Au début, les chrétiens ont été persécutés à cause de leur témoignage de vie. Le mot martyr est utilisé en ce sens. Martyr signifie « témoin » en grec. On tua d’abord ceux qui témoignaient du Christ. Puis, les chrétiens appelèrent témoins, d’où martyrs, ceux qui avaient été assassinés pour leur foi. Le titre de martyr, puis de saint, est réservé d’une manière de plus en plus exclusive aux fidèles en qui resplendit davantage l’image du Seigneur. Un saint est un baptisé qui s’est laissé davantage saisir par le Christ. Cette identification du saint au Christ, et spécialement au Christ en croix, a été ressentie vivement par les premières générations chrétiennes. Elles prennent l’habitude de célébrer, près de leur tombeau, l’anniversaire de leur assassinat. Infamante aux yeux des hommes, cette mort est une véritable naissance en Dieu pour les chrétiens.

 

Le culte des martyrs et des saints

 

La lettre des chrétiens de Smyrne est le plus ancien témoignage, vers 155, de célébration de l’anniversaire des martyrs. Elle précise déjà clairement la nature de ce culte : « Nous adorons le Christ, parce qu’il est le Fils de Dieu ; quant aux martyrs, c’est en leur qualité de disciples et d’imitateurs du Seigneur que nous les aimons ! ». Deux siècles et demi plus tard, Augustin précisera : « Si nous honorons les martyrs, nous n’élevons d’autel à aucun d’eux. ». On ne prie pas Dieu pour le martyr, comme on le fait pour les défunts. On prie Dieu par le martyr car sa mort, communion au Christ, lui a ouvert les portes du paradis. Le passage du « pour » au « par » constitue en quelque sorte la canonisation dans l’Église ancienne. Il procède spontanément de la conscience du peuple chrétien, ratifié ensuite par les responsables d’Église. L’adoration (en grec latrie) et la prière sont toujours réservées à Dieu seul. La Vierge Marie, les croyants de la bible, les martyrs sont honorés et admirés (en grec dulie) en vue d’être imités. Ils sont les témoins d’un évangile praticable concrètement dans la vie de tous les jours. Progressivement, à la fin des persécutions, on adjoint aux martyrs les moines et les moniales, les clercs, les laïcs. Dans les Églises, tout au long des siècles, la tentation est présente de réduire la sainteté à la perfection morale, réservée aux seuls consacrés. Simultanément, de nombreuses initiatives de réformes spirituelles ne cessent de rappeler le défi de la sainteté au cœur du monde. La vocation à la sainteté pour tous les baptisés est particulièrement prégnante au oncile Vatican II.

 

Évolution du culte des saints

 

À partir du VIIe siècle, tant à Rome qu’à Constantinople, le culte de la Vierge et des saints s’est délocalisée. Il n’est plus célébré sur un lieu mémoriel mais partout. La communion spirituelle abolit le lieu géographique, tout en favorisant les pèlerinages. Ils sont proposés comme une sorte de thérapie spirituelle : il s’agit d’aller ailleurs que chez soi pour y revenir différent. L’Église catholique, l’Église orthodoxe et les Églises orthodoxes orientales ont conservé une doctrine et une pratique quasi-similaires autour du culte des saints. À l’occasion de la Réforme protestante, Martin Luther a protesté contre les abus de ce culte. Pour affirmer la primauté du Christ, il entend purifier les pratiques de dévotion mais sans les supprimer. Son grand souci est que le culte des saints n’occulte pas l’unique médiation du Christ. L’article 21 de la Confession protestante d’Augsbourg souhaite maintenir la mémoire des saints sans les comprendre comme des médiateurs de la grâce.

Extrait du site : https://eglise.catholique.fr

 



Dimanche de la Divine Miséricorde

 

Le dimanche de la Divine Miséricorde

 

La fête de la Miséricorde est célébrée le premier dimanche après Pâques (deuxième dimanche de Pâques), appelé actuellement Dimanche de la Divine Miséricorde. C'est Jean Paul II qui institua cette fête en 2000 le jour de la canonisation de Sainte Faustine. Cette fête a été instituée en 1985, tout d’abord pour l’Archidiocèse de Cracovie par son pasteur, Mgr le Cardinal Franciszek Macharski, puis célébrée dans quelques autres diocèses de Pologne. Dix ans plus tard, en 1995, le Saint Père Jean Paul II l’a étendue sur tous les diocèses de Pologne, à la demande expresse de l’épiscopat de Pologne. Le 30 avril 2000, le deuxième dimanche de Pâques et le jour de la canonisation de sainte Faustine à Rome, le Souverain Pontife Jean Paul II l’a instituée pour l’Église universelle.

Le Seigneur Jésus dit à sœur Faustine : Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde (P. J. 299). Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s'approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s'écoulent les grâces (P. J. 699). Jésus parlait de cette fête à sœur Faustine dans plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier liturgique de l’Église ; Il en a expliqué la motivation et le rôle à remplir ; Il a instruit l’Église sur la façon de la préparer et célébrer, et surtout Il a donné de grandes promesses dont la plus insolite est celle « d’une totale rémission de ses fautes et de leurs châtiments » à « qui s'approchera, ce jour-là de la Source de Vie » (cf. P. J. 300). Il faut donc recevoir pendant la fête de la Divine Miséricorde la sainte Communion après une bonne confession, c’est-à-dire sans avoir d’attache au moindre péché, et en toute confiance en la Miséricorde Divine et la miséricorde envers autrui. Jésus dit : toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition (cf. P. J. 699). La grâce de la fête – explique l’abbé prof. Ignace Różycki – dépasse la grâce de l’indulgence plénière. Citons ses paroles : La grâce de l’indulgence plénière consiste en la rémission des seuls châtiments temporaires dus pour avoir commis des péchés, mais elle ne remet jamais les fautes elles-mêmes. La grâce absolument extraordinaire (de cette fête) dépasse aussi toutes les grâces des 6 saints sacrements (sept, hormis le baptême), parce que la rémission de toutes les fautes et peines est uniquement la grâce sacramentelle du saint baptême. Or, le Christ a promis ici la rémission des fautes et peines en fonction de la sainte Communion reçue le jour de la fête de la Miséricorde, c’est-à-dire qu’il l’a élevée au rang d’un « second baptême » Comment se préparer à la fête de la Divine Miséricorde ? – Par une neuvaine qui consiste à réciter le Chapelet à la Miséricorde Divine pendant 9 jours consécutifs, à partir du Vendredi Saint. Jésus insista : Dis, ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier (P. J. 1517). La fête de la Miséricorde est une pratique prépondérante de toute la Dévotion à la Miséricorde Divine, vu les promesses particulières qu’elle contient et la place qu’elle occupe dans la liturgie de l’Église. Jésus en parlait à sœur Faustine pour la première fois au couvent de Płock, au mois de février 1931, lors de sa première apparition concernant la peinture du tableau. Il lui dit alors : Je désire qu'il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que cette image que tu peindras avec un pinceau, soit solennellement bénie le premier dimanche après Pâques ; ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde (P. J. 49). Le Seigneur réitérait la demande les années suivantes, dans d’autres révélations à sœur Faustine, en précisant non seulement la date, mais aussi la raison et la façon de célébrer la fête. Que le Seigneur ait choisi le premier dimanche après Pâques comme date de la célébration de la fête de la Miséricorde, n’est pas un hasard, on y trouve un profond fondement théologique : en ce jour se termine l’Octave de Pâques qui clôt la célébration du Mystère Pascal de Jésus-Christ. Or, cette période montre plus que tous les autres Temps de l’Année liturgique le mystère de la Divine Miséricorde, révélé pleinement dans la Passion, mort et Résurrection du Christ. L’institution de la fête de la Divine Miséricorde à proximité de la liturgie de la Passion, la mort et la Résurrection du Seigneur fait mieux voir d’où jaillit la source de tous ces mystères, à savoir la Miséricorde Divine. L’œuvre de notre Rédemption est impensable sans la Miséricorde de Dieu. sœur Faustine a bien perçu ce lien qui existe entre le salut et la Miséricorde : Je comprends maintenant que l’œuvre de la rédemption est unie à cette œuvre de la miséricorde que le Seigneur exige (P. J. 89). Quelles étaient les raisons en faveur de l’institution de la fête de la Divine Miséricorde dans le calendrier liturgique de l’Église universelle ? Écoutons Jésus nous le dire : Les âmes périssent malgré mon amère passion. Je leur offre une dernière planche de salut, c'est la fête de ma Miséricorde. Si elles n'adorent pas ma miséricorde, elles périront pour l'éternité (P. J. 965). L’ultime planche de salut pour le monde est le recours à la Miséricorde de Dieu. Cependant, pour le faire, il faut la détecter, tout d’abord, cette planche, donc connaître Dieu dans son mystère de Miséricorde et s’adresser à Lui avec confiance. L’institution d’une fête à part, celle de la Divine Miséricorde favorise la connaissance de Dieu riche en miséricorde : tout notre être se tourne en ce jour-là comme spontanément vers Lui, vers sa Miséricorde, cet attribut majeur de Dieu pour l’honorer, lui faire confiance et l’obtenir à son tour. Cette fête doit être précédée d’une neuvaine, à commencer le Vendredi Saint, et qui consiste à réciter 9 jours de suite le Chapelet à la Divine Miséricorde. Jésus promit à sœur Faustine d’accorder de grandes grâces au cours de cette neuvaine : Pendant cette neuvaine j'accorderai aux âmes toutes sortes de grâces (P. J. 796). On diffuse aussi largement une neuvaine à la Divine Miséricorde qui est insérée dans le "Petit Journal" de sœur Faustine ; elle consiste à amener chaque jour à Dieu un groupe d’âmes différent (cf. P. J. 1209 et ss.) ; on peut la faire par piété également. Cependant, c’est la neuvaine de Chapelets à la Miséricorde Divine qui compte comme préparation de la fête de la Miséricorde, conformément au souhait de Jésus. Le jour même de la fête, en ce premier dimanche après Pâques, le tableau de la Miséricorde doit être solennellement béni par des prêtres et exposé à la vénération publique des fidèles. Des prêtres doivent prêcher en ce jour l’infinie Miséricorde de Dieu, en suscitant ainsi une grande confiance dans les âmes. Quant aux fidèles, ils devraient participer aux cérémonies le cœur pur (en état de grâce sanctifiante), pleins de confiance en Dieu et de miséricorde envers le prochain. Jésus dit : Oui, le premier dimanche après Pâques est la fête de la Miséricorde, mais il doit y avoir aussi l'action; et j'exige qu'on honore ma miséricorde en célébrant solennellement cette fête et en honorant cette image qui a été peinte (P. J. 742). La fête de la Miséricorde est non seulement un jour de gloire de Dieu de Miséricorde, mais aussi le jour d’immenses grâces. Puisque le Seigneur Jésus lui-même l’avait promis ! La plus grande promesse consiste en la rémission complète des fautes et peines. Jésus dit : Toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition (P. J. 699). « Cette grâce – explique l’abbé prof. Ignace Różycki – est plus grande que l’indulgence plénière qui consiste en la rémission des seuls châtiments temporaires dûs pour avoir commis des péchés, mais elle ne remet jamais les fautes elles-mêmes. La grâce absolument extraordinaire (de la fête) dépasse aussi toutes les grâces des 6 saints sacrements (sept, hormis le baptême), parce que la rémission de toutes les fautes et peines est uniquement la grâce sacramentelle du saint baptême. Or, le Christ a promis ici la rémission des fautes et peines en fonction de la sainte Communion reçue le jour de la fête de la Miséricorde, c’est-à-dire qu’Il l’a élevée au rang d’un "second baptême". Il est évident que la sainte Communion doit être reçue en la fête de la Miséricorde non seulement dignement, mais aussi en esprit de la Dévotion à la Miséricorde pour pouvoir effacer pleinement les fautes et les peines de qui communie. » Pour mettre les choses au point, précisons encore une chose : il n’est pas obligatoire de se confesser le jour de la fête de la Miséricorde ; on peut se confesser avant la fête. Ce qui est important, c’est qu’on communie ce jour-là (et à chaque fois qu’on s’approche de la Table eucharistique !) en état de grâce sanctifiante, en abhorrant le moindre péché. Il faut en plus avoir cet esprit de confiance et d’abandon à Dieu, et de miséricorde à l’égard des autres. Notre âme préparée de la sorte, nous pouvons espérer se réaliser dans notre vie les grandes promesses du Christ données pour la fête de la Divine Miséricorde. Le Seigneur a dit qu’en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s'écoulent les grâces ; qu'aucune âme n'ait peur de s'approcher de moi, même si ses péchés sont comme l'écarlate (P. J. 699). Aussi tout le monde, même ceux qui ne pratiquaient pas jusqu’alors la Dévotion à la Miséricorde Divine, peuvent-ils se tourner avec foi en Dieu, en ce jour, et puiser à toutes les promesses du Christ données pour la fête. Ses promesses concernent et les grâces du salut et des bienfaits temporels : il n’est pas de limites, on peut tout demander à Dieu et tout obtenir de sa Miséricorde, pourvu qu’on prie avec confiance et qu’on soumette sa volonté à la volonté divine. Lui, ne désire pas uniquement notre bien temporel, mais notre salut éternel obtenu par Son Fils au prix de la mort sur la Croix. Si nous Lui demandons les grâces du salut, nous pouvons être sûrs d’agir selon Sa volonté. Répétons-le avec force, à titre de conclusion : le jour de la fête de la Miséricorde Divine toutes les grâces et bienfaits sont accessibles à tous les hommes, pourvu qu’ils mettent leur confiance en Dieu.

Extrait du site : https://croire.la-croix.com

 



L'Ascension de Jésus-Christ

 

L'Ascension de Jésus-Christ

 

La fête de l’Ascension célèbre la montée de Jésus vers Dieu son Père. Elle est fêtée en France le jeudi de l’Ascension, quarante jours après Pâques. Mort et ressuscité, il quitte ses disciples tout en continuant d’être présent auprès d’eux, mais différemment. Il promet de leur envoyer une force, celle de l’Esprit-Saint. La fête de l’Ascension, célébrant l’entrée du Christ dans la gloire de Dieu, est une des principales fêtes chrétiennes, qui s’inscrit dans le prolongement de Pâques et annonce la Pentecôte, dix jours plus tard. Le jour de l’Ascension, la couleur des vêtements liturgiques (que porte le prêtre) est le blanc, couleur de la fête, de la lumière et de la joie.

 

Jésus rejoint son Père

 

L’Ascension est relatée par l’évangile de Marc (chapitre 16, verset 19), l’évangile de Luc (chapitre 24, verset 51) et le livre des Actes des Apôtres (chapitre 1, versets 6-11). Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, quarante jours après Pâques, Jésus apparaît une dernière fois à ses disciples et leur annonce : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre ». Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. L’évangile de Luc précise quant à lui que les apôtres « retournèrent à Jérusalem, remplis de joie ». Ainsi s’achève le temps des rencontres du Ressuscité avec ses disciples. Cependant, selon sa promesse, Il sera toujours avec eux, mais d’une présence intérieure : ils ne le verront plus de leurs yeux. Le Christ n’est plus visible, mais il n’abandonne pas ses disciples. Il leur promet la venue de l’Esprit à la Pentecôte.

 

Un nouveau mode de présence

 

Croire que le Christ ressuscité est entré dans la gloire est un acte de foi. L’Ascension est source de liberté : loin de s’imposer aux hommes, Jésus les laisse libres de croire, et donc d’aimer véritablement. Jésus ne cesse d’inviter les hommes à le suivre : dans la foi, ils doivent apprendre à lire les signes de sa présence et de son action, en particulier dans la célébration des sacrements, notamment l’Eucharistie, mais aussi dans sa Parole, son Peuple, ses ministres (évêques, prêtres, diacres)… « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?  » (Ac 1, 11) s’entendent dire les apôtres : l’Ascension du Christ est aussi un appel à un plus grand engagement dans le monde pour porter la Bonne Nouvelle.

 

La signification des Cieux

 

L’Ascension de Jésus n’est pas un voyage dans l’espace, vers les astres les plus lointains, car les astres sont eux aussi faits d’éléments physiques comme la terre. Pour les croyants, monter aux cieux c’est rejoindre Dieu et vivre en son amour. Ici, nulle question de magie ou d’action spectaculaire. À propos du Ciel, le Catéchisme de l’Église catholique parle de « l’état de bonheur suprême et définitif ». Jésus ne s’est pas éloigné des hommes mais maintenant, grâce à sa présence auprès du Père, il est proche de chacun, pour toujours.

Source : Église catholique en France

 



Pâques

 

Pâques - origines et traditions

 

Étymologiquement, Pâques signifie « passage ». La fête chrétienne de Pâques trouve ses racines dans la fête juive de la Pâque (Pessah en hébreu), qui célèbre le passage de la mer rouge par les Hébreux lors de la libération du peuple juif de l’esclavage qu’il subissait et sa sortie d’Égypte. Signalons qu’on emploi le singulier pour la Pâque juive et le pluriel pour la Pâques chrétienne.

Depuis la Résurrection du Christ, c’est la célébration du passage avec lui de la mort à la vie que les chrétiens célèbrent. Par sa Résurrection, le Christ sauve l’Homme du péché et l’appelle à la vie éternelle.

Au concile de Nicée (en 325), toutes les églises se sont mises d’accord pour se distinguer des juifs et pour que la Pâques chrétienne soit célébré le dimanche qui suit la pleine lune (14 Nissan), après l’équinoxe de printemps. L’équinoxe de printemps étant le 21 mars, Pâques est au plus tôt le 22 mars et au plus tard le 25 avril. A cause de la réforme du calendrier, les chrétiens d’Orient ne célèbrent pas Pâques à la même date que les chrétiens d’occident, car ils ont gardé le calendrier Julien. Les chrétiens d’occident (catholique, anglican, protestant...) ont adopté la réforme du calendrier promulguée par le pape Grégoire en 1582 (calendrier grégorien). Ils fêtent Pâques à la même date. Beaucoup de personnes ont tendance à considérer le dimanche de Pâques en lui-même, alors qu’il fait partie d’un ensemble "La Pâques chrétienne" qui va du Jeudi saint à la nuit du samedi au dimanche que l'on appelle le "Triduum Pascal".

Le Triduum pascal, Jeudi saint

Le Triduum pascal commence par la messe du soir du Jeudi saint en mémoire de la Cène au cours de laquelle Jésus institua l’Eucharistie. On lit le récit de la Pâque juive avec l’agneau pascal (Exode 12,1-14), puis le texte de saint Paul sur le repas du Seigneur (1 Cor. 11,23-26) et l’Évangile du lavement des pieds (Jean 13,1-15) Pendant cette lecture, le célébrant lave, devant l’autel, les pieds de quelques fidèles. Après la célébration, l’eucharistie est transportée solennellement en un lieu que l’on nomme "reposoir" où l’on peut se recueillir en méditant l’agonie de Jésus à Gethsémani et son appel "Veillez et priez".

Le Triduum pascal, Vendredi saint

Pendant le Triduum pascal, le Vendredi saint on célèbre la passion et la mort de Jésus sur la croix spécialement en lisant le récit de la passion selon saint Jean et en vénérant la croix. Le triduum pascal est marqué aussi par le chemin de croix du vendredi saint à trois heures de l’après-midi.

Le Triduum pascal, Samedi saint

Le Samedi saint est un jour de silence et d’attente. On ne célèbre ni baptême, ni mariage ce jour-là. La célébration de la résurrection commence le samedi soir à la Veillée Pascale, alors qu’avant la réforme liturgique de Paul VI, elle avait lieu le samedi matin.

La veillée pascale (Vigile pascale)

La Vigile pascale (ou « Veillée pascale »), est la cérémonie liturgique qui prélude à la fête de Pâques. Elle clôt le Triduum pascal. Elle marque le début du temps pascal où le jeûne du carême et de la Semaine sainte est rompu. Historiquement, c’est au cours de ce service qu’on pratiquait les baptêmes et c'est, encore aujourd'hui, que les catéchumènes reçoivent leur première communion. La Vigile se tient de nuit, entre le coucher du soleil du Samedi saint et le lever du soleil de Pâques.

Veillée Pascale - La liturgie de la lumière

La Veillée Pascale ne peut commencer qu’après la tombée de la nuit. La célébration commence par la bénédiction du feu nouveau. Un grand feu est allumé si possible à l’extérieur de l’église. Il rappelle que Dieu est feu d’amour et lumière. Le célébrant bénit le feu. Le nouveau cierge pascal, qui symbolise le Christ ressuscité, est allumé avec une flamme provenant de ce feu. On commence la procession de la lumière qui pénètre dans l’église obscure et qui manifeste la sortie des ténèbres à la suite du Christ. Au milieu de la nef, on renouvelle l’acclamation et la lumière est transmise aux cierges des fidèles. On est pris par ces centaines de bougies qui brillent dans la nuit.

Veillée Pascale - La liturgie de la parole

Puis c’est une longue et très riche liturgie de la Parole qui évoque toute l’histoire du salut. Chaque texte met en évidence un aspect du mystère pascal, en le référant au baptême qui incorpore au Christ ressuscité. Au moment du Gloria solennel, on fait sonner joyeusement les cloches qui sont restées silencieuses depuis le Jeudi saint. St Paul ( Rm 6/3-11) donne le sens du baptême qui nous fait participer à la mort et à la résurrection du Christ.

Veillée Pascale - La liturgie baptismale

On célèbre ensuite la liturgie baptismale, la liturgie du baptême car la nuit de la Résurrection est, par excellence, la nuit de la naissance à la vie nouvelle dans le Christ. Après avoir chanté la litanie des saints (qui remplace la prière universelle) et procédé à la bénédiction de l’eau baptismale, le célébrant baptise les catéchumènes. Les fidèles renouvellent leur profession de foi baptismale et le célébrant procède à l’aspersion des fidèles en mémoire de leur baptême. Lorsque c’est l’évêque qui baptise des adultes, il procède également à leur confirmation.

La messe du jour de Pâques

Le jour de Pâques, l’assemblé accueille beaucoup de chrétiens occasionnels qui viennent "faire leur Pâques" comme on disait autre fois. L’eucharistie du jour de Pâques est célébrée dans la joie "Christ est ressuscité". Elle poursuit la célébration de la nuit à laquelle elle fait référence. On fait souvent la procession d’entré avec le cierge pascal et la vasque d’eau bénite, on encense le cierge pascal et on asperge l’assemblé avec l’eau qui a été bénite à la veillée pascale. Au gloria, les cloches sonnent.

 

La messe chrismale

La messe chrismale a lieu durant la semaine sainte : dans le rite catholique latin, la messe chrismale n’appartient pas, au sens strict, au Triduum pascal. Si elle a lieu le plus souvent le Jeudi Saint au matin, elle peut être transférée à un autre jour, pourvu qu’elle soit proche de Pâques. Beaucoup d’évêques, pour faciliter la participation des fidèles et des prêtres, choisissent un autre des jours saints, le lundi, le mardi ou le mercredi. Durant la messe chrismale, l’évêque bénit les huiles saintes et consacre le Saint Chrême. Cette huile servira dès les baptêmes de Pâques puis tout au long de l’année pour les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordre. Au cours de cette messe qui manifeste l’unité de toute l’Église diocésaine autour de son évêque, les prêtres renouvellent leurs promesses sacerdotales : vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus, chercher à lui ressembler, renoncer à eux-mêmes, être fidèles aux engagements attachés à la charge ministérielle, célébrer les sacrements, annoncer la Parole de Dieu avec désintéressement et charité.



Le carême

 

Origine du Carême

 

Le mot Carême vient du latin Quadragesima (dies) « Quarantième jour » (avant Pâques). Le carême est une période de pénitence, de jeûne et d’Aumône qui dure pendant les 40 jours qui précèdent l Pâques. Le Carême commence le Mercredi des Cendres et s’achève le Jeudi Saint, avant la célébration de la Cène du Seigneur. Les dimanches n'étant pas jeûné dans la religion catholique, le carême commence donc 46 jours avant Pâques (40 jours + 6 dimanches). Le sens de cette pratique est, pour les fidèles, de se souvenir de la retraite que Jésus effectua dans le désert où il se retira afin de prier et méditer durant 40 jours. Il y fut tenté plusieurs fois par Satan qui le soumit à plusieurs épreuves afin d'éprouver sa Foi. Cet épisode est raconté en détail dans les évangiles de Matthieu et Luc (plus brièvement par Marc et passé sous silence par Jean) et est connu sous le nom de Tentation du Christ. Durant les 2e et 3e siècles, le carême est peu observé par les fidèles et la durée du jeûne n'est pas fixée par l'Église catholique. Certains croyants ne pratiquent alors qu'un jeûne de deux jours, durant la préparation de Pâques. Le philosophe chrétien saint Justin (Justin de Naplouse, † 165) écrit que les catéchumènes (candidats au baptême) « sont instruits à prier et à implorer de Dieu, en jeûnant, la rémission de tous péchés passés, tandis que nous prions et jeûnons avec eux ». Vers 195, l'évêque de Lyon saint Irénée, inspiré de saint Justin, adressa au Pape Victor 1er († +199) une lettre indiquant qu'un jeûne obligatoire était observé par les chrétiens les vendredi et samedi saints, afin de commémorer le départ de leur Époux, le Christ. Le carême devient courant entre 300 et 325, et il s'architecture autour de la préparation au baptême des catéchumènes. On demande aux fidèles de faire preuve de solidarité et compassion en priant et en jeûnant. On trouve dans l'Histoire ecclésiastique (324) écrite par Eusèbe de Césarée (265 † 340) récit des nombreuses pratiques observées pour le jeûne de Pâques.

Pratique du Carême

La nature du jeûne n'est pas fixée officiellement par l'Église Catholique. Il doit avant tout faire sens pour le fidèle, la privation n'étant pas une fin en soi. Comme toute ascèse, elle trouve son sens dans un renforcement de la Foi et non une mortification de la chair. Il s'agit surtout de se priver du superflu (viandes, sucreries, graisses) afin de se consacrer aux autres par l'Aumône et à Dieu par la prière. Ce n'est pas la première retraite de 40 jours recensée dans la Bible, car Moïse aussi se retira sur le Sinaï durant 40 jours, comme le rapporte le livre de l'Exode. Ce dernier relate l’errance du peuple hébreu guidé par Moïse, à travers le désert, vers la Terre promise. C'est durant cette épreuve qu'il recevra les Tables de la Loi. La durée du Carême – quarante jours sans compter les dimanches – fait en particulier référence aux quarante années passées au désert par le peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en terre promise ; elle renvoie aussi aux quarante jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique. Ce chiffre de quarante symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements. De même, Jésus commencera sa prédication une fois sa retraite terminée. Cet épisode a donc d'autant plus d'importance qu'il inscrit Jésus dans la tradition des grands prophètes bibliques et comme étant le Messie attendu. Enfin, on notera que la période de Carême se déroulant avant le début du printemps, elle fut d'autant plus suivie que cette période correspondait à la fin des réserves consommée durant l'hiver par les paysans et que, de facto, les populations européennes avaient coutume de manger moins (faute de ressources suffisantes) et attendaient le retour du printemps, lequel signifiait le renouveau des cultures.

Un temps de conversion

Au désert, le Christ a mené un combat spirituel dont il est sorti victorieux. À sa suite, il ne s’agit pas de faire des efforts par nos propres forces humaines mais de laisser le Christ nous habiter pour faire sa volonté et nous laisser guider par l’Esprit. Durant le temps du Carême, nous sommes invités à nous donner des moyens concrets, dans la prière, la pénitence et l’aumône pour nous aider à discerner les priorités de notre vie. Le temps du Carême est un temps autre qui incite à une mise à l’écart pour faire silence et être ainsi réceptif à la Parole de Dieu.

Le Mercredi des cendres

Premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu. On trouve déjà le symbolisme des cendres dans l’Ancien Testament. Il évoque globalement la représentation du péché et la fragilité de l’être. On peut y lire que quand l’homme se recouvre de cendres, c’est qu’il veut montrer à Dieu qu’il reconnaît ses fautes. Par voie de conséquence, il demande à Dieu le pardon de ses péchés : il fait pénitence.

Un symbole de renaissance

Tous, nous faisons l’expérience du péché. Comment s’en dégager ? Jésus nous apprend que nous serons victorieux du péché quand nous aurons appris par l’Evangile à remplacer le feu du mal par le feu de l’Amour. Car le feu qui brûle ce jour détruit d’abord mais, en même temps, ce feu éclaire, réchauffe, réconforte, guide et encourage. La cendre est appliquée sur le front pour nous appeler plus clairement encore à la conversion, précisément par le chemin de l’humilité. La cendre, c’est ce qui reste quand le feu a détruit la matière dont il s’est emparé. Quand on constate qu’il y a des cendres, c’est qu’apparemment il ne reste plus rien de ce que le feu a détruit. C’est l’image de notre pauvreté. Mais les cendres peuvent aussi fertiliser la terre et la vie peut renaître sous les cendres.

Comment vivre le Carême concrètement ?

Durant le temps du Carême, pour nous préparer à la fête de Pâques, nous sommes invités à entrer dans le combat spirituel à la suite de Jésus : prier avec lui, jeûner avec lui, partager avec nos frères avec lui. Comme Jésus au désert a résisté à Satan par trois fois, nous aussi nous pouvons être vainqueurs des trois tentations de l’oralité, du pouvoir et de nier nos limites humaines, en écoutant et méditant la Parole de Dieu de chaque jour, qui est très riche en ce temps liturgique du Carême.

La prière

Nous devons prendre le temps, dans une vie agitée, de nous recueillir. Prier à l’image de Jésus qui savait prendre du temps, échappant à la foule pour  mieux la retrouver après son dialogue avec le Père. En méditant la Parole dans le silence, en éteignant la télévision ou la radio, en évitant d’être trop dépendant des smartphones, nous acceptons chaque jour de nous mettre quelques minutes devant le Seigneur pour nous laisser saisir par Lui. Essayons donc de faire silence en nos vies, de sortir de la superficialité de certains emplois du temps pour donner priorité à l’Essentiel.

Le jeûne

L’ascèse est une réalité qui nous fait peur. Nous n’avons pas l’habitude de nous priver même si, aujourd’hui chez nous, beaucoup de nos concitoyens vivent dans des conditions précaires et connaissent l’inquiétude du lendemain. Certes, l’Eglise nous rappelle certains actes pénitentiels significatifs : manger moins chaque vendredi;  jeûner (au moins pour un repas) le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint ; maîtriser nos instincts. Mais surtout, elle attire notre attention sur l’importance de notre style de vie. S’inspire-t-il du Christ et des encouragements de l’Église ou bien, sous prétexte de modernité, s’inspire-t-il des complicités subtiles avec la mode, les mondanités et le péché ? Avec tous nos frères chrétiens, mais aussi avec tous ceux qui souffrent de la faim, d’un manque de liberté ou de dignité, avec tous ceux pour qui la vie quotidienne est une ascèse imposée, entrons dans ce jeûne du Carême comme dans le bain d’une nouvelle naissance

Le partage

Le but du jeûne n’est pas seulement la privation, mais le partage, l’aumône : ce que nous avons économisé, nous sommes invités à le donner à ceux qui jeûnent tous les jours, car ils n’ont pas de quoi s’acheter à manger. Ils sont des millions dans le monde et des milliers en France ! Arrachons de nos vies l’individualisme et l’inertie pour nous engager au service des plus déshérités que soi. Développons la solidarité à l’intérieur de nos communautés ou à travers des associations ou des mouvements qui s’emploient à rejoindre et à servir les personnes diversement fragilisées. N’oublions pas tous ceux et celles qui, dans le Tiers-monde, vivent dans des situations encore plus tragiques que chez nous, marqués par la malnutrition, le manque de soins médicaux, l’extrême pauvreté, quand ce n’est pas la violence aveugle ou le regroupement dans des camps de réfugiés où règnent misère et promiscuité.

La pénitence et la réconciliation

Ce temps du Carême ne sera véritablement conversion que si nous allons jusqu’à l’accueil du pardon du Seigneur dans le Sacrement de réconciliation. Ce sacrement reçu personnellement témoigne, pour la communauté chrétienne et pour tous les hommes marqués par l’échec et le péché, que le Dieu de Jésus-Christ ouvre largement Son pardon à tout homme de bonne volonté, qu’il n’y a pas d’échec définitif et que Dieu est plus grand que notre cœur. Engageons-nous sur la longue route du Carême, résolument et avec foi. Après avoir accompagné Jésus dans son entrée à Jérusalem aux Rameaux, participé à la Cène le Jeudi Saint, monté avec Lui au Golgotha le Vendredi Saint, dans la nuit de Pâques, avec tous les nouveaux baptisés, nous renouvellerons les engagements de notre baptême et nous chanterons l’Alleluia Pascal, en tenant nos cierges allumés par lesquels Jésus ressuscité illuminera nos visages.



L’Épiphanie

 

Qu’est-ce que l’Épiphanie ?

 

Cette fête rappelle la recherche par les mages et leur adoration devant la crèche où Jésus vient de naître. Dans l’Église latine, l’adoration de Jésus par les rois mages devint peu à peu l’objet principal de la fête de l’Épiphanie. A partir du Vème siècle, l’Église d’occident célébra la naissance de Jésus le 25 décembre (Noël) et la manifestation aux païens, à travers les rois mages, le 6 janvier. Selon une tradition venant du VIIème siècle, les mages dont parle l’Évangile seraient des rois : les rois mages. Ils étaient au nombre de trois : Melchior, Gaspard et Balthazar. C’est les noms qu’on leur a donnés au VIème siècle. Le chiffre 3 est très symbolique, il symbolise d’abord les 3 continents : Asie, Afrique et Europe (qui étaient les seuls connus à l’époque). Melchior représente l'Europe, Gaspard l'Asie, et Balthazar (au teint sombre) l'Afrique.  C’est aussi l’image des trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Le chiffre 3 représente aussi le nombre de cadeaux qui selon l’Évangile étaient au nombre de 3 : l’or, l’encens et la myrrhe. Au VIe siècle, saint Grégoire le Grand, dans son Homélie X sur l'Épiphanie, écrit à son tour: « Les mages proclament, par leurs présents symboliques, qui est celui qu'ils adorent. Voici l'or: c'est un roi; voici l'encens: c'est un Dieu; voici la myrrhe: c'est un mortel. » Mais il ajoute: « On peut aussi comprendre différemment l'or, l'encens et la myrrhe. L'or symbolise la sagesse, comme l'atteste Salomon: “Un trésor désirable repose dans la bouche du sage.L'encens brûlé en l'honneur de Dieu désigne la puissance de la prière, ainsi qu'en témoigne le psalmiste: “Que ma prière s'élève devant ta face comme l'encens.” Quant à la myrrhe, elle figure la mortification de notre chair; elle est utilisée pour les embaumements, aussi la sainte Église dit-elle, à propos de ses serviteurs combattant pour Dieu jusqu'à la mort: “Mes mains ont distillé la myrrhe.” »

Plus près de nous, Karl Rahner, dans une très belle méditation sur l'Épiphanie, voit dans ces présents non des images du mystère de l'Enfant divin, mais les signes du don que nous lui faisons de nous-mêmes. Pour lui, l'or évoque notre amour, l'encens notre nostalgie et la myrrhe nos souffrances.

Quel bel acte de reconnaissance de la part de ces mages qui s’inclinent et adorent ce nouveau-né! Ils nous montrent leur plus belle découverte : Dieu qui se fait proche de nous et se donne à nous. Le chiffre 3 figure enfin les trois âges de la vie. Melchior est présenté avec une longue barbe et il est le plus âgé des trois. Il offrit l’or. Gaspar est le plus jeune des trois et il donna l’encens. Balthazar est barbu sans être âgé et il fit l’offrande de la myrrhe. Les mages, qui sont des païens, se mettent en marche, sous le signe de l’étoile, à la recherche de l’enfant qui vient de naître. Quand les mages le trouvent, ils éprouvent une grande joie, se prosternent devant lui et lui offrent des présents.

Le récit de Matthieu ne dit presque rien sur les Mages. Il ne dit pas qu’ils sont trois et que ce sont des rois. Il signale seulement que ces mages venaient d’Orient.

L’évangile parle d’une étoile des mages. Il dit qu’ils furent guidés par une étoile jusqu’à la crèche. On a souvent cherché ce qu’était cette étoile des mages. Par exemple, on a suggéré qu’elle aurait pu être la comète de Halley, qui justement est passée à proximité de la terre vers l’an 11 avant J.-C. Cette date correspond à peu près avec celle où on a estimé que Jésus est né : 6 ou 7 ans avant notre ère. Un grand astronome, Kepler, suggéra que l’étoile des mages aurait pu être une nova. Cette théorie est renforcée par la découverte d’un astronome chinois qui, dans les archives des Chroniques chinoises, a remarqué qu’un objet céleste, qui aurait pu être une nova, a été repéré vers l’an 5 avant J.-C. Une autre hypothèse sur l’étoile des mages est celle de la conjoncture des planètes Jupiter et Saturne puis de Mars, vers l’an 6 avant J.-C. Tous ces mouvements uniques des planètes auraient pu être interprétés par des astrologues comme signe d’un important événement proche. Or les Mages étaient sans doute astrologues. Plus que le caractère historique de l’étoile des mages, ce qui est important c’est l’aspect symbolique de l’étoile des mages. Elle est le symbole de la manifestation de Dieu aux païens. Une étoile les met en marche et les conduit jusqu’à Jésus. Elle est peut-être plus symbolique qu’historique. L’étoile des mages pourrait bien ne représenter qu’un symbole, dont il est vain de chercher à établir la réalité astronomique.

L’origine de l’épiphanie est la fête pré-chrétienne du 6 janvier. C’était une fête en liaison avec le solstice d’hiver. Elle avait lieu 12 jours après Noël. Ces 12 jours viennent du décalage entre le calendrier lunaire et le calendrier solaire. Douze mois lunaires font 354 jours, il faut donc rajouter presque 12 jours pour faire une année solaire. La fête de l’épiphanie le 6 janvier, qui célèbre la manifestation du fils de Dieu parmi les hommes, est apparue dans des lieux différents avec un contenu différent : la naissance de Jésus, l’adoration des mages, le baptême de Jésus dans le Jourdain et le miracle des noces de Cana. Elle existait au IV° siècle et elle est probablement plus ancienne. L’origine de la fête de l’épiphanie, ainsi que sa signification, est donc complexe.

La tradition veut que pour le jour de la Fête des rois mages, on partage un gâteau dans lequel est dissimulée une fève.



Noël

Les origines de Noël

 

Noël vient du latin "dies natalis" ou jour de la naissance. On dit aussi "Nativité". Dès le premier siècle avant J-C, on célébrait à Rome le culte de Mithra, d’origine persane, importé à Rome par les légionnaires romains. Mithra était la divinité perse de la lumière. On faisait une fête le 25 décembre, solstice d’hiver, pour la naissance de Mithra le soleil invaincu (Dies natalis solis invicti). En 274, l’empereur Aurélien déclare le culte de Mithra religion d’état et il fixe la célébration du solstice au 25 décembre.

Fêter un anniversaire de naissance ne faisait pas partie des traditions juives, car ces pratiques étaient d’origines païennes. Les premiers chrétiens les ont rejetées jusqu’au IV° siècle de notre ère. La fête de Noël n’existait donc pas au début du christianisme. C’est seulement à partir du II° siècle que l’Église a cherché à déterminer dans l’année le jour de la naissance de Jésus sur lequel les évangiles ne disent rien. Des dates différentes ont été proposées : le 6 janvier, le 25 mars, le 10 avril...

Vers 330 ou 354, l’empereur Constantin décida de fixer la date de Noël au 25 décembre. En 354, le pape Libère instaura la fête du 25 décembre qui marque le début de l’année liturgique. Cette date du 25 décembre a une valeur symbolique. En effet, en s’inspirant de Malachie 3/19 et Luc 1/78, on considérait la venue du Christ comme le lever du "Soleil de justice". La fête de Noël, fête du 25 décembre célèbre ainsi la naissance de Jésus soleil de justice.

La fête du 25 décembre est arrivée progressivement en Orient et en Gaulle : en 379 à Constantinople, au début du V° siècle en Gaulle, au cours du V° siècle à Jérusalem et à la fin du V° siècle en Égypte. Dans les Églises d’Orient, au IV° siècle, on célébrait, sous des formes diverses, le 6 janvier la manifestation de Dieu.

L’empereur Théodose II en 425 codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël. La fête du 25 décembre est devenue exclusivement chrétienne. Clovis est baptisé dans la nuit du 25 décembre 496. En 506, le concile d’Agde en fait un jour d’obligation. En 529, l’empereur Justinien a fait de la fête du 25 décembre un jour chômé. La messe de minuit se célèbre dès le V° siècle, avec le pontificat de Grégoire le grand. Au VII° siècle, l’usage s’établit à Rome de célébrer 3 messes : la vigile au soir du 24 décembre, la messe de l’aurore et la messe du jour le 25 décembre.

La fête de Noël s’est répandue progressivement en Europe. Elle a été célébrée à la fin du V° siècle en Irlande, au VII° siècle en Angleterre, au VIII° siècle en Allemagne, au IX° siècle dans les pays scandinaves, au IX° siècle et X° siècle dans les pays slaves. À partir du XII° siècle, la célébration religieuse de la fête de Noël est accompagnée de drames liturgiques, les "mystères" qui mettent en scène l’adoration des bergers ou la procession des mages. Ces drames liturgiques se jouaient primitivement dans les églises, puis sur les parvis.

Dès le IV° siècle, les Églises d’Orient célébraient la naissance de Jésus le 6 janvier. Cette fête de Noël orthodoxe commémorait à la fois la manifestation de la naissance du Christ aux bergers et aux mages et la manifestation du Christ à son baptême. C’est la solennité de la manifestation de Dieu. Elle marquait aussi le retour de la lumière divine. Actuellement, les patriarcats de Constantinople et d’Antioche et l’Église de Grèce célèbrent la naissance de Jésus et la visite des mages le 25 décembre parce qu’ils ont adopté le calendrier grégorien. Les Églises russes, serbes, arméniennes, coptes et éthiopiennes célèbrent la naissance de Jésus et la visite des mages le 7 janvier (13 jours après le 25 décembre), parce qu’elles ont gardé le calendrier julien.

La préparation au Noël orthodoxe est une période de jeûne. En effet, les plus grandes solennités sont préparées par un temps de jeûne. La veille du Noël orthodoxe revêt un caractère tout aussi important que le jour même, elle est principalement marquée par le jeûne. La crèche n’est pas traditionnelle dans les églises orthodoxes, car le culte voué à des statues de personnages saints est proscrit. Les orthodoxes représentent la nativité par les icônes.

En 1560, au moment de la Réforme, les protestants se refusent à représenter la Nativité par une crèche comme les catholiques. Ils préfèrent développer la tradition du sapin, arbre qui symbolise le paradis d’Adam et Ève et la connaissance du bien et du mal.



Saint Nicolas

La légende de saint Nicolas

 

Évêque de Myre, en Asie Mineure, Saint Nicolas a reçu le titre de Thaumaturge "faiseur de Miracles". Représenté le plus souvent en évêque, portant le polystavrion (chasuble blanche portant des croix noires en signe de témoignage de la passion et le la résurrection du Christ), bénissant et tenant le livre de Vie, tel le Christ Pentocrator, il est représenté, ici, entouré de quatre de ses miracles. En haut, à gauche, Le protecteur des jeunes filles à marier : un père, pauvre, ne peut marier ses trois filles, faute d'argent. Saint Nicolas, passant devant chez lui, lui envoie par la fenêtre, une bourse remplie d'or. En haut, à droite, Nicolas, protecteur des marins : plusieurs fois dans sa vie, il sauve des marins de la noyade ou des bateaux en péril. En bas, à gauche, Nicolas, protecteur en temps de famine: Lors de la famine de Myre, il convainc le capitaine d'un bateau chargé de grains de lui en donner une partie, lui promettant qu'il en aurait autant à leur arrivée. Les sacs étaient tous remplis. En bas, à droite, Nicolas, protecteur des enfants : un boucher ayant tué et mis au saloir les morceaux de trois enfants reçut, quelques années plus tard, Saint Nicolas à manger. Lui présentant un plat de viande, Nicolas lui dit qu'il préfèrerait les morceaux mis au saloir quelques années auparavant. Le boucher, pris de peur, s'enfuit et Saint Nicolas ressuscita alors les trois enfants. Intervenu au cours du Concile de Nicée en 325 contre Arius, il administre à ce dernier une gifle qui lui vaut d'être exclu de la salle par le président de l'assemblée lui ordonnant de rendre son étole d'évêque. Mais au cours de la nuit, le président vit en songe le Christ donner à Saint Nicolas son évangéliaire, et la Vierge Marie, lui restituer son étole en disant :"Demain vaincra Nicolas". Il fut réhabilité dès le lendemain et Arius fut déclaré anathème. Nicolas naît en Turquie vers 270. A la mort de l’évêque de Myre, il est désigné comme le successeur amené par la Providence, il est mort à Myre en 345, ses ossements sont conservés dans l'Église Saint-Nicolas de Myre jusqu'en 1087. Selon la légende, ils ont la particularité de suinter une huile parfumée et ce baume est connu dans toute l'Europe du Moyen Âge. La bataille de Manzikert qui voit la défaite de l'armée byzantine en 1071 décide plusieurs villes italiennes marchandes, dont Nicolas est le saint patron, à récupérer les reliques nicolaïennes. Le moine bénédictin Nicéphore et l'archidiacre Jean de Bari justifient le vol par la volonté d'assurer la sécurité des reliques et d'accroître leur vénération en les rapprochant de Rome. Soixante-deux marins venus de Bari, gagnant de vitesse les navires vénitiens, volent et ramènent ses reliques le 9 mai 1087 en terre chrétienne à Bari. Ses reliques se trouvent à Bari en Italie. Une icône de Saint Nicolas, se trouvant en l'église orthodoxe de la nativité à Anvers-Belgique a suinté le 16 juillet 2006, du miron, source de plusieurs miracles de guérison physiques.

Du point de vue de la vénération populaire, il reste le premier saint en Russie et son icône trône dans les foyers au côté du Sauveur et de la Vierge Marie. "Bien qu'il ne soit jamais venu dans notre pays et n'a jamais connu notre culture. Il fût à nos côtés durant l'histoire difficile et sanglante qu'a traversée notre peuple", a déclaré le patriarche de toutes les Russies.

En Lorraine, de nombreuses légendes sont rattachées à saint Nicolas. Tous les petits Lorrains savent que le saint patron a ressuscité trois enfants découpés en morceaux par un boucher cruel…

Protecteur des enfants et des écoliers, saint Nicolas est aussi le saint patron de la Lorraine depuis 1477 sur décision de René II, duc de Lorraine.

Vers la fin du XIe siècle, le chevalier lorrain Aubert de Varangéville, rapporte une phalange du saint vers Port, son village situé au bord de la Meurthe. Une église y est construite en 1093 afin de conserver la précieuse relique.

De nombreux miracles sont attribués à saint Nicolas. Le plus marquant est certainement celui du Sire de Réchicourt : fait prisonnier lors d’une croisade dans un pays lointain, le Sire de Réchicourt prie chaque soir saint Nicolas de le délivrer de sa prison. Un 5 décembre, vers 1240, en pleine nuit, il est réveillé par le froid. Il n’est plus dans son cachot mais devant l’entrée de l’église de Saint-Nicolas-de-Port, aujourd’hui devenue basilique. Depuis cette époque, une procession aux flambeaux est organisée chaque année, dans la Basilique pour remercier le saint Patron.

Aujourd’hui, bon nombre de petits Lorrains continuent encore à perpétuer la tradition.
La veille du 6 décembre, ils déposent sur le pas de la porte leurs souliers accompagnés de quelque chose à boire et d’une carotte. Dans la nuit, l’âne de saint Nicolas s’empare de la carotte. En échange, les enfants qui ont été bien sages reçoivent un pain d’épices ainsi qu’une orange.

Saint-Nicolas, c’est aussi la fête. L'après-midi, il y a un grand défilé dans les rues, avec de la musique, des chars. Tout le monde est joyeux. On y va avec toute la famille ! … Saint-Nicolas, chez nous, c’est magique !



Le sens de l'Avent

 

Quelle est la signification de l’Avent ?

 

Le temps de l’Avent (du latin adventus, « venue, avènement ») s’ouvre le 4e dimanche précédant Noël. En 2019 le 1er décembre.

L’Avent est la période durant laquelle les fidèles se préparent à célébrer simultanément la venue du Christ à Bethléem il y a deux mille ans, sa venue dans le cœur des hommes de tout temps et son avènement dans la gloire à la fin des temps : « Il est venu, Il vient, Il reviendra ! ». L’Avent est la période durant laquelle les fidèles se préparent intérieurement à célébrer Noël, événement inouï, et décisif pour l’humanité, puisque Dieu s’est fait homme parmi les hommes : de sa naissance à sa mort sur la Croix, il a partagé en tout la condition humaine, à l’exception du péché. Cette préparation de l’Avent est d’autant plus importante qu’il s’agit aussi de célébrer la venue du Christ dans le cœur des hommes de tout temps et son avènement dans la gloire à la fin des temps. Chacun est appelé à la vigilance et au changement de vie. La parole des Prophètes, qui retentit en chaque liturgie dominicale de l’Avent, redit la nécessité de la conversion et de la préparation du cœur, comme le rappellent également les autres lectures de la messe. Le début de l’Avent marque aussi l’entrée dans une nouvelle année liturgique : celle-ci commence chaque année avec ce temps de préparation à Noël, pour s’achever une année plus tard à la même période. L’Avent, comme l’ensemble du calendrier liturgique catholique, aide les fidèles à revivre les grands événements de la vie et de l’enseignement du Christ, en particulier de sa naissance (Noël) à sa Résurrection (Pâques). L’Église relit et revit donc « tous ces grands événements de l’histoire du salut dans l' « aujourd’hui » de sa liturgie » (Catéchisme de l’Église catholique, § 1095).

 

L’Avent dans la Bible

 

Pendant les messes de l’Avent, les lectures rappellent d’abord la longue attente par les Hébreux du Sauveur annoncé par Dieu : « Un rameau sortira de la souche de Jessé (père de David), un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur. Il ne jugera pas d’après les apparences, il ne tranchera pas d’après ce qu’il entend dire. Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays…» (1).

Les lectures de l’Avent rappellent également comment fut conçu et attendu l’enfant Jésus : l’ange Gabriel apparaît à Marie et lui annonce qu’elle va « concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus (…) L’Esprit Saint viendra sur toi, et le puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (2).

Jean-Baptiste, fils d’Elizabeth et cousin de Jésus, appelait ses prochains à la conversion et annonçait la venue imminente du Fils de Dieu en ces termes : « Moi, je vous baptise dans l’eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu » (3).

De même, le temps de l’Avent appelle à la conversion intérieure. Les célébrations rappellent, en permanence et avec force, que les fidèles doivent être mobilisés spirituellement pour que la foi soit un ferment constant de renouvellement personnel et social autant que de confiance dans l’avenir.

(1): Livre d’Isaïe (11, 1-10)
(2) Évangile selon saint Luc (1, 26-38)
(3) Évangile selon saint Marc 1,1.8 et selon saint Jean 1,19.28

 

Le symbolisme des bougies

 

Pour symboliser la lumière de Noël qui approche, une tradition venue d’Allemagne veut que l’on allume chaque dimanche de l’Avent, une bougie qui orne la couronne. En Europe du Nord, où la nuit de décembre est particulièrement épaisse, on fait appel à la flamme des bougies pour se mettre dans l’ambiance des fêtes et se préparer à Noël. Cette même couronne a été adoptée au XVIe siècle au nord de l’Allemagne pour se préparer à la fête de la Nativité. Qu’on la mette sur la porte d’entrée en signe de bienvenue, ou qu’on la place sur une table ou le rebord d’une fenêtre, elle évoque la vie grâce aux branches toujours vertes de sapin. chaque cierge marquant les grandes étapes du salut avant la venue du Messie correspondant à chaque dimanche. La première bougie nous rappelle de veiller dans l’attente du Messie, la seconde fait entendre la voix de Jean-Baptiste qui crie dans le désert, la troisième incite à la Joie car le Seigneur est proche, la quatrième annonce les événements juste avant la naissance du Christ. Quant aux flammes des bougies, elles symbolisent l’Espérance. Les quatre bougies allumées sont le symbole de la lumière de Noël qui approche et qui apporte l’espoir et la paix.

 



La Pentecôte

3 minutes pour comprendre

La Pentecôte vient du grec Pentekostê, cinquantième

 

La Pentecôte (du grec Pentekostê, cinquantième) était chez les Juifs une fête annuelle qui marquait la fin de la moisson des orges et le début de celle des blés. Elle est aussi appelée « le jour des premiers fruits mûrs » (Nombres 28:26), et dans les Écritures grecques c’est le nom employé pour la fête de la Moisson (Exode 23:16) ou fête des Semaines. Exode 34:22.

Selon la tradition juive, le jour de la Pentecôte correspondrait à celui où la Loi fut donnée à Moïse au Sinaï et où Israël devint un peuple à part. L’apôtre Paul tire une comparaison de cet événement en disant que les chrétiens, ‘ nation sainte ’ (1 Pierre 2 :9), une ‘ sorte de prémices ’ pour Dieu (Jacques 1:18), sont réunis sur ‘ un mont Sion ’ céleste, dans le cadre d’une alliance nouvelle (Hébreux 12:18-24 ; Luc 22:20). Pour certains biblistes, cette fête aurait donc aussi une signification symbolique.

L’occasion de revenir sur l’hymne du Veni Creator, un des plus célèbres chants grégoriens chanté pour l’occasion et qui prépare le cœur à recevoir l’Esprit Saint. Il est attribué à Raban Maur, moine bénédictin et théologien né à Mayence et mort à Winkel im Rheingau au IXe siècle. Cette hymne compte sept strophes qui ne sont pas sans rappeler les sept dons de l’Esprit Saint : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la connaissance, la piété et la crainte de Dieu. Hormis la fête de la Pentecôte, le Veni Creator est également chanté pour ouvrir les cérémonies solennelles telles l’entrée en Conclave à la chapelle Sixtine ou lors de différentes fêtes comme l’ordination des prêtres, le couronnement des rois etc.
Cet hymne très populaire est généralement associé à l’église catholique romaine mais on le retrouve aussi chez les protestants. Face à la popularité et à la beauté du Veni Creator, Martin Luther l’employa pour en faire le choral Komm, Gott Schöpfer, Heiliger Geist. De nombreux musiciens s’emparèrent de cet hymne célèbre comme Jean-Sébastien Bach qui composa un choral sur ce thème dans son Orgelbuchlein.



Les jours qui n'existèrent jamais

             Les jours qui n’existèrent jamais ! Une longue nuit de 10 jours...

  • Au 16ème siècle, tous les registres du 5 au 14 octobre 1582 sont vides. Aucun mort, aucune naissance, aucun évènement... et pour cause : ces jours n'ont jamais existé! En 46 avant J.C, Jules César donne 365 jours et 12 mois aux années, prévoit des années bissextiles et fait débuter l'année le premier Janvier. L'Église, au Moyen-Age, usurpe le calendrier en lui rajoutant quelques années, afin de donner plus de fondement à la religion chrétienne. Vint alors la Renaissance et les grands noms de l'astronomie qui notent un hic : l'année julienne dépasse l'année solaire de 11 minutes et 14 secondes. Le clergé n'aurait peut-être pas relevé la chose si elle ne posait également un problème à l'Église : avec le temps qui passe, le clergé a de plus en plus de mal à placer correctement le Lundi de Pâques. Le Pape Grégoire XIII décide alors d'instaurer les années telles qu'on les connait presque partout aujourd'hui : trois années de 365 jours et une de 366, avec la première année de chaque siècle bissextile uniquement si divisible par 4. La manœuvre permet de faire correspondre à 26 secondes près, les années calendaires et les années solaires. Reste un problème : le cumul de 16 siècles dans l'erreur a généré un retard de près de 10 jours... Que le Pape Grégoire XIII décide purement et simplement de supprimer. Ainsi, tous les hommes qui se sont endormis le 4 octobre se sont réveillés le 15 octobre, le lendemain. Tous? Non, Thérèse d'Avila, une sainte catholique, n'a pas vu la nouvelle ère grégorienne : elle est morte dans la nuit du 4 au 15 octobre ! Tous les pays ne se sont pas mis au nouveau calendrier tout de suite. La France a adopté le nouveau calendrier à partir du 9 décembre, passant directement le jour d'après au 20 du même mois.  Ces différences de changement eurent des effets insolites : les anglicans ayant toujours l'ancien calendrier julien au moment de son décès, Shakespeare mourut à la même date que Cervantès, mais pas le même jour...


Poisson d'avril

 

POISSON D’AVRIL

  • Pour les historiens, la coutume du poisson d’avril remonterait à 1564. Charles IX, voyageant en son royaume, s’aperçut qu’aucune région n’avait le même calendrier, chacune commençant l’année quand bon lui semblait, le plus souvent autour de Pâques. Pour faciliter l’organisation de l’État, il décida par l’édit de Roussillon que l’année commencerait le 1er janvier dans tout le pays. Mais, dans cette France rurale aux multiples patois, nombre de citoyens continuèrent à célébrer le nouvel an autour du 1er avril, pour l’anniversaire de la résurrection du Christ. Dès lors, des âmes peu charitables se moquèrent de ces retardataires en leur offrant des cadeaux de pacotille et en leur accrochant un poisson dans le dos. Au début du XXème siècle, cette coutume a été ritualisée et il est devenu d’usage d’envoyer des cartes postales humoristiques représentant des poissons imaginaires, avec toutes sortes de vœux et de devinettes.

Mac Donald

  • Le fameux sandwich au poisson de McDonald’s a été créé en 1962 par Lou Groen, un propriétaire d’une franchise de la chaîne de restauration à Cincinnati dans le Ohio, aux USA. Groen gérait un McDonald’s dans un quartier essentiellement catholique où ses clients s’engageaient à ne pas manger de la viande le vendredi en mémoire du sacrifice de Jésus, mort sur la croix un vendredi. Il a alors eu l’idée de créer un sandwich que ses clients pourront manger le vendredi, d’où l’origine du Filet-O-Fish.

Les notes de musique

  • Les notes de musique sont issues d’un chant religieux, l’hymne à St Jean-Baptiste. C’est Guido d’Arezzo, moine bénédictin italien (991 - 1050), qui les a nommé en utilisant les initiales des sept phrases composant l’hymne : «Ut queant laxi, Resonare fibris, Mira gestorum, Famuli tuorum, Solve polluti, Labii reatum, Sancte Johannes.» qui se traduit par : «Afin que tes serviteurs puissent chanter à gorge déployée tes accomplissements merveilleux, ôte le péché de leurs lèvres souillées, saint Jean». Le Si a été ajouté plus tard et le Ut a été remplacé par Do au 17ème siècle pour faciliter l’articulation.


Signe de fin