Lutter contre l'engourdissement

Tel des randonneurs inconscients, nous avançons dans la vie comme à travers un rude hiver. Au départ, nous pensons pouvoir résister. Puis nos forces s’usent petit-à-petit, minées par la violence glaciale du péché. Voici alors le plus grand danger, bien connu des montagnards : le froid. Notre volonté même de lutter s’éteint progressivement ; nous perdons jusqu’au désir de nous battre. Tel serait notre sort à tous, s’il ne nous était donné le carême. Cette petite source de chaleur qu'il nous reste et qu’il faut ravigoter, c’est la prière. C’est par elle, et par elle seule, que la force de Dieu peut nous sauver, de l’intérieur même de notre appel. Il nous faut nous blottir autour d’elle, à tout prix, de manière silencieuse ou implorante. Mais il nous faut aussi bouger, nous agiter. Voilà l’aumône et le jeûne. Car pour que notre corps reçoive la chaleur, il faut lui garder sa vitalité, sa circulation intérieure. Or pas de prière vraie, pas d’authentique présence à Dieu si nous ne secouons notre égoïsme, si nous ne nous tournons pas vers les autres. Le sauveur, c’est le Christ vainqueur, qui viendra nous chercher, dans la nuit de Pâques. Mais il nous faut d’ici là tenir bon, lutter, et avant tout résister à cet esprit d’engourdissement qui susurre à nos oreilles. Réagissons, car l’enjeu est vital, et tous les moyens sont bons, nécessaires même.

Extrait du carême de « www.jeunes-cathos.fr »

 «Je Crois que notre vie est d'accueillir la miséricorde du Père et, à notre tour, de faire miséricorde aux frères qui nous entourent. Avoir un cœur capable d'attention à l'autre, une attention au delà des apparences et des jugements. Un regard qui s'affine pour être capable d'être ébloui par ce qu'il y a de beau dans la personne.»

(Extrait de "Mon Dieu est relation" du père Pedro Meca)